La métallurgie se dote d’une nouvelle convention collective unique, applicable au 1er janvier 2024.

Les entreprises de la métallurgie ont deux ans pour mettre en oeuvre la nouvelle convention collective

La nouvelle convention collective de la métallurgie, que les partenaires sociaux ont signé lundi 7 février 2022, remet complètement à plat la classification professionnelle des 1 500 000 salariés de la branche. Un gros chantier à venir pour leurs employeurs.

Cinq ans de négociations, un nombre de réunions que plus personne ne se hasarde à compter, des groupes de travail ultra techniques, des ballons d’essai dans les entreprises et auprès des salariés… A l’arrivée, une convention collective unique au lieu de 78 (76 territoriales, une pour les cadres, une pour la sidérurgie), un texte de 230 pages à la place d’un ensemble de 7000 pages, et des changements

« Un chantier historique, par la qualité du travail réalisé, un événement très marquant pour notre branche », salue Hubert Mongon, délégué général de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), la fédération patronale. Qui résume l’objectif de ce dialogue social exemplaire : « doter la branche de textes conventionnels qui créent un modèle aussi performant économiquement que socialement ». Selon lui, le nouveau texte « permettra à la branche de gagner en attractivité, alors que ses besoins en recrutements sont énormes et que plus de 30 000 postes sont non pourvus ».

Un souci partagé par les syndicats. Dans un communiqué, FO Métaux souligne que tout au long de cette négociation, « l’objectif a été de renforcer un tissu conventionnel de qualité pour les salariés, tout en permettant aux entreprises de s’adapter, avec comme objectif la défense de notre industrie, de ses secteurs d’activité et de ses emplois. » « Pour réussir une telle négociation, il faut de la confiance, un diagnostic partagé, et un intérêt à agir ensemble, analyse Gabriel Artero, président de la Métallurgie CFE-CGC. Nous partageons cet intérêt commun : la donne sociale doit faire partie d’une industrie qui retrouve des couleurs. »

Un souci partagé par les syndicats. Dans un communiqué, FO Métaux souligne que tout au long de cette négociation, « l’objectif a été de renforcer un tissu conventionnel de qualité pour les salariés, tout en permettant aux entreprises de s’adapter, avec comme objectif la défense de notre industrie, de ses secteurs d’activité et de ses emplois. » « Pour réussir une telle négociation, il faut de la confiance, un diagnostic partagé, et un intérêt à agir ensemble, analyse Gabriel Artero, président de la Métallurgie CFE-CGC. Nous partageons cet intérêt commun : la donne sociale doit faire partie d’une industrie qui retrouve des couleurs.

Source: L’usine nouvelle

La CFDT en parlait déjà en janvier 2022

Une convention collective unique pour la métallurgie

Après plus de cinq ans de négociations, les partenaires sociaux de la métallurgie sont tombés d’accord le 21 décembre 2021 sur une nouvelle convention collective devant remplacer les 78 conventions existantes. Environ 1 400 000 salariés seront ainsi couverts à partir du 1er janvier 2024. La CFDT, FO et la CFE-CGC devraient signer ; seule la CGT refuse de parapher cet accord.

Les partenaires sociaux de la métallurgie sont enfin parvenus à un accord pouvant déboucher sur une convention collective unique.© Laurent Grandguillot/RÉA

Mise à jour du 08 février 2022

Historique ! Trois organisations syndicales (CFDT, FO et CFE-CGC), représentant plus de 70 % des voix, ont signé avec l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) la convention collective unique pour la branche. Cet immense chantier de simplification, négocié depuis 2016, comporte notamment une grille de qualification unique pour définir les salaires à l’échelle nationale et des avancées en matière de temps de travail, de formation et de protection sociale.
Surtout, « ce texte fixe des orientations claires sur la reconnaissance et le développement du dialogue social en entreprise et la qualité de vie au travail », estime le secrétaire général de la CFDT-Métallurgie, Stéphane Destugues. Le texte entrera en vigueur en janvier 2024 sous réserve du bon déroulement des négociations territoriales, qui doivent régler d’ici à juin 2022 ce qui n’a pu être harmonisé au niveau national.

Historique : c’est le mot qui revient pour définir le nouvel accord venant d’être finalisé dans le secteur de la métallurgie. Après cinq années de négociations, les partenaires sociaux sont parvenus au bout d’un chantier titanesque : harmoniser 78 conventions collectives (76 conventions collectives territoriales, une sectorielle pour la sidérurgie et une nationale couvrant les ingénieurs et cadres). Un tel travail n’avait pas été réalisé depuis les années 70…

Un traitement exhaustif des différentes thématiques

Tous les sujets ont été passés en revue : classification, rémunération, prime d’ancienneté, temps de travail, formation, dialogue social, protection sociale… Chaque thème faisant lui-même l’objet de discussions approfondies. Côté patronal, il y avait la volonté d’unifier les droits sur l’ensemble du territoire national pour gagner en simplicité et en lisibilité. Côté organisations syndicales, il n’existait pas de désaccord de principe à une unification des conventions collectives mais l’harmonisation ne pouvait, selon elles, se faire que par le haut.

Le résultat obtenu a de quoi réjouir les deux parties. Les négociateurs CFDT, FO et CFE-CGC n’ont d’ailleurs pas fait mystère du fait qu’ils encourageraient leurs organisations respectives à signer cet accord. Sauf coup de théâtre, seule la CGT devrait manquer à l’appel. « Nous sommes parvenus à unifier les conventions collectives en obtenant du mieux-disant social, résume Stéphane Destugues, secrétaire national de la CFDT-MétallurgieOn estime par exemple que 75 % des salariés qui sont rémunérés au minimum conventionnel devraient être gagnants. »

Et ce mieux-disant ne se limite pas au volet rémunération. En matière de protection sociale, les ouvriers verront leur couverture améliorée, tant sur les versants de la maladie que de la prévoyance. Enfin, la grille unique de classifications devrait faciliter le déroulement des carrières et le passage à la catégorie « cadres ».

Un travail de titan à mener avant 2024

Reste à présent à entamer les discussions à l’échelon territorial en vue de garantir que les spécificités locales n’ayant pas été traitées à l’échelle nationale soient maintenues et s’ajoutent en complément du cadre national pour les salariés. Car certains territoires ont négocié des droits supplémentaires au fil du temps, tels que des jours de congé supplémentaires ou une prime d’ancienneté plus favorable. Et dans les entreprises, l’heure est à la mise en plat des classifications pour les rendre compatibles avec le nouveau système. Ce travail considérable explique d’ailleurs pourquoi la convention collective unique ne s’appliquera qu’à partir du 1er janvier 2024.

« Dans beaucoup de territoires, la négociation sociale n’était plus à la hauteur des enjeux. Il ne se passait plus grand-chose, résume Stéphane Destugues. Ce que l’on espère avec cette convention collective unique, c’est qu’elle permette à l’avenir de trouver des accords plus dynamiques et pertinents permettant de faire face aux défis économiques et sociaux qui nous attendent. »

Source: Jérôme Citron rédacteur en chef adjoint de CFDT Magazine

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